Projet de lutte anti-vectorielle basé sur la méthode WOLBACHIA
Mis à jour le dimanche 11 décembre 2022 , par
Dans le cadre des actions en prévention santé au sein de l’établissement, une doctorante préparant une thèse sur un projet de lutte anti-vectorielle basé sur la méthode dite « Wolbachia » sera présente le 29/11/22 et le 06/12/22 au lycée pour une enquête d’opinion et d’atelier découverte du monde des moustiques auprès des lycéens.
Présentation du projet :
Le moustique Aedes aegypti est considéré comme le vecteur principal de la Dengue (Fouque et al., n.d.), du Chikungunya (Girod et al., 2016) et du Zika (Moutailler et al., 2019) en Guyane. Pendant plusieurs années, l’implantation de programme de lutte anti-vectorielle basé sur l’utilisation d’insecticides chimiques ont conduit à l’émergence de mécanismes de résistances contre plusieurs famille d’insecticides en les rendant bien moins efficaces (Salgueiro et al., 2019). Aujourd’hui, et dû au risques de toxicités pour les humains et la faune non cible, la législation Européenne a restreint de façon drastique la gamme de produits qui peut être utilisée. Il est donc aujourd’hui urgent de mettre en place de nouvelles méthodes de lutte anti-vectorielles. Ces dernières années de nouvelles méthodes ont fait leur apparition. L’une de ces approches utilise la technologie de la bactérie endo-symbionte Wolbachia, très présente chez les insectes à travers le monde. Ces bactéries peuvent manipuler la reproduction de leur hôte. En effet, les mâles infectés sont stériles s’ils copulent avec une femelle non infectée. En revanche une femelle infectée qui s’accouple avec un mâle non infecté produira une descendance entièrement infectée par la bactérie Wolbachia. Ce mécanisme permet la transmission de la bactérie d’une génération à une autre en s’affranchissant des règles Mendéliennes et accroit le pourcentage d’infection par Wolbachia rapidement dans la population. Les infections par les bactéries Wolbachia ont aussi des effets sur la fitness des moustiques. Une diminution de la survie a été observée après une infection expérimentale par des bactéries Wolbachia dérivées de la mouche du fruit Drosophila melanogaster (wMelPop). Cette observation a été complétée par la découverte de la protection du moustique contre certains pathogènes grâce à cette bactérie comme les virus de la dengue, du Zika ou encore du Chikungunya, mais aussi d’autre virus, bactéries ou parasites spécifiques d’insectes. Ces moustiques deviennent alors de mauvais vecteurs (la bactérie agît par « interférence avec le pathogène ») et peut diminuer le potentiel vecteur d’une population et modifier le risque de transmission. Comme souligné précédemment, les bactéries Wolbachia sont retrouvées dans la grande majorité des espèces d’insectes dans le monde.
Participant(es) :
Nadia SAVY (Infirmière scolaire du Lycée polyvalent Elie Castor)
et
Emmanuelle CLERVIL (Doctorante à l’Institut Pasteur de Guyane)